Mathieu réhabilité

Publié le par Lolo

Net plus ultra, dans l'un de ses meilleurs passages, s'en prenait (gentiment) au tennisman français Paul-Henri Mathieu, le comparant à Benny Hill ou à un sous Jim Courier, suite à sa défaite fin 2002 lors du match décisif  de la finale de la coupe Davis 2002 France-Russie. Après avoir mené 2 sets à 0 et 4-2, il se faisait remonter par Mikail Youzhny, lui aussi sorti de nulle part, pour s'incliner en 5 sets. De blessures en crises de confiznce, il allait mettre 2 ans à s'en remettre.
Mais Youzhny, son vainqueur, s'en est-il mieux tiré, lui qui plafonne à la 43eme place mondiale malgré quelques coups d'éclat épars? Le revers cristallin du russe ne compense pas toujours son dilettantisme et son manque de poids face aux meilleurs mondiaux. Alors il oscille depuis 4 ans dans un semi-anonymat entre la 25eme et la 50eme place...
Plus tourmentée est la trajectoire du Français, un moment descendu aux alentours de la 150ème place. Après 2 ans d'errance il se reconstruit lentement. Son bras tremble toujours un peu sur les balles de match (cf ses défaites contre Sargsian à l'US Open ou contre Canas le dopé à Roland-Garros après avoir eu des balles de match...), mais il a acquis une certaine constance qui l'a amené à la 32eme place mondiale, son meilleur classement. Sa victoire en Coupe Davis, à Alicante contre Carlos Moya à l'automne 2004, lui a prouvé qu'il pouvait aussi créer l'exploit dans cette épreuve. La malédiction est vaincue. D'ailleurs, si sa réputation est d'avoir perdu des grands matches après avoir failli gagner, il ne faut pas oublier qu'il est le dernier vinqueur de Pete Sampras! (à Long Island en août 2002, et quinze jours après Sampras gagnait l'US Open et arrêtait sa carrière)
Son match samedi contre Nadal, le meilleur du tournoi à mon avis, a confirmé qu'il avait pris du volume. Il fut parfait dans l'attitude, concentré, appliqué, tendu, volontaire pendant le match, correct avec Nadal lors de la poignée de main, mais distant, pas dupe des ruses de ce connard d'espagnol, et ne se contentant pas d'une défaite, aussi belle soit-elle (5-7,6-4,6-4,6-4 en presque 5 heures). "Je pense que je pouvais gagner le tournoi", assura-t-il en conférence de presse, réservant ses larmes pour l'intimité du vestiaire...
Techniquement, ce fut du solide; le bourrin maladroit incapable en 2002 de conclure au filet ses initiatives est loin. La volée est devenue correcte, même si le smash reste à améliorer. La technique en coup droit comme en revers est plus sûre. Dans ce match, on l'a toujours vu jouer en avançant, et s'il s'est crispé en fin de set, ce fut moins flagrant que par le passé. Il méritait au moins de disputer un cinquième set...
Certes c'est Bénéteau qui se glisse en quarts de finale (belle perf pour le 95eme mondial), mais quoi qu'il arrive désormais, le français de la quinzaine, c'est pour moi et haut la main Paul-Henri Mathieu.


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